Bi-Bop, le téléphone 1G


"Mon Bi-Bop me permet de consulter mon répondeur téléphonique sans repasser par la rédaction ou mon domicile. Si je suis en retard pour un rendez-vous, je peux prévenir de mon contretemps et confirmer mon arrivée. En plus, j’ai choisi d’avoir une base privée, une borne relais à domicile. Ça me permet d’utiliser Bi-Bop chez moi comme un téléphone sans fil."

Cela se passe au vingtième siècle, fin de l'année 1991, deux milles Strasbourgeois volontaires, plus ou moins désignés (il fallait avoir une activité professionnelle avec des déplacements, les journalistes étaient les bienvenus) testent le Bi-Bop, la première génération du téléphone du futur. Un appareil de poche et sans fil de la taille d'une grosse calculette de l'époque, 180 grammes tout compris, qui permet de passer une communication dans la rue grâce à un maillage de quelque 300 bornes radio-relais couvrant le centre de la capitale alsacienne et les principaux axes d'accès à la ville.

L'expérience s'est ensuite étendue à Paris avec l'implantation de 3000 bornes, jusqu'à sa mort en 1996. Le Bi-bop était sympa, du moins au début mais je me souviens que, tel un vieux réactionnaire grincheux alors que j'étais jeune et beau, je trouvais cela ridicule de se promener avec son téléphone portatif dans la rue et de devoir stationner près d'une borne verte et blanche (quand on la trouvait) sous la pluie pour faire ce que l'on pouvait faire dans une bonne vieille cabine téléphonique, tout ça pour le prix d'un bras.
C'est à la préhistoire du portable, 22 ans déjà, une éternité dans le hi-tech, mon ami Nicolas n'avait pas encore ses smartphones Bull et Alcatel qui avaient rendu l'âme. Comme ses smartphones, le Bi-bop (euloula) était une fierté française. Ce n'était pas mieux avant.

Commentaires

  1. Oui. C'était un beau truc. Mais ils ont multiplié les erreurs. À l'époque je bossais dans une filiale de Dassault qui construisait les bornes : on observait médusés les conneries faites.

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    1. J'en rigole un peu mais j'imagine qu'il y eu pas mal d'argent de perdu dans ce projet.

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  2. C'était surtout crétin de lancer le Bibop, à peine un an avant le lancement du GSM, qui était - depuis le début des années 80 - la norme choisie par la communauté européenne pour déployer un réseau radio-mobile dans l'ensemble des pays européens.

    Pour moi, le Bibop reste un mystère. Une lubie, un caprice, d'un opérateur qui ne savait plus trop quoi faire pour se rendre intéressant sur le plan de l'innovation.

    Mais bon, 20 ans après, ça fait toujours rire ;)

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    1. Ça me rappelle un peu le Minitel, quoique le Minitel a quand même été un succès quelque part.

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    2. Un très grand succès ! T'imagines si on facturait internet à la minute ?

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    3. Ils en ont bien profité à l'époque.

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    4. Oui. Mais j'ai répondu rapidement, entre mon train et mon métro. Ce que je voulais, c'est que c'était bien mieux qu'internet au niveau commercial : le consommateur était facturé en permanence sans le savoir.

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